Géologie-Sites étudiés-Barronies orientales et Dignois

Quelles conditions, quels mécanismes et quelle(s) signification(s) à la reprise de sédimentation cénozoïque ?

Les Alpes externes enregistrent l’intégralité d’un cycle de Wilson : initié dès le début du Mésozoïque par une extension menant à l’ouverture du bassin Vocontien au cours du Jurassique, il se poursuit par une inversion au Crétacé supérieur et l’initiation de la phase compressive alpine dès le début du Cénozoïque.
Si l’histoire tectono-sédimentaire mésozoïque et la phase alpine, débutée au Miocène, sont relativement bien documentées dans les Baronnies orientales, il n’en va pas de même pour le Paléogène, et notamment l’intervalle Eocène – Oligocène. Il s’agit pourtant d’une période charnière pendant laquelle s’enregistrent régionalement la compression pyrénéo-provençale et l’extension liée au ROE (Rifting Ouest Européen). Deux raisons à cela : (1) l’absence de sédiments préservés entre le Crétacé inférieur et la fin de l’Eocène et (2) l’absence d’un cadre stratigraphique suffisamment précis pour les dépôts d’âge Eocène et Oligocène. De ce fait, les contextes sédimentologiques, paléoenvironnementaux, paléogéographiques et structuraux y demeurent sujets à de nombreuses incertitudes.
Une étude est actuellement en cours (thèse Alexandre Hamon) qui se focalise sur les premiers dépôts syn-orogéniques non marins de la zone : une brèche dite « brèche basale » ou « molasse rouge bréchique », se déposant entre la fin de l’Eocène et le début de l’Oligocène après un hiatus de plusieurs dizaines de millions d’années depuis le Crétacé inférieur. Il s’agit, par l’étude de cette formation, de déconvoluer les signaux climatiques, tectoniques ou halocinétiques dans la reprise de sédimentation.